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  • La fin de l’exploitation des hydrocarbures en France : une mesure hautement(mais uniquement)symbolique

    Publié le 06 Septembre 20177  


    Lien vers l'article original: ici

    Le "Plan climat" de Nicolas Hulot prévoit la fin, d’ici à 2040, de toute exploration ou exploitation d’hydrocarbures sur le territoire français, à l’exception du gaz de houille. La production française ne couvre actuellement que 1% de notre consommation.

    Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. © photo pascal Guittet

    Beaucoup de bruit pour rien? La production française d'hydrocarbures, que le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, annonce vouloir interdire d'ici 2040, est marginale. Par contre, la compagnie pétrolière tricolore Total a produit 2,45 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2016, soit 2,5% des 97,3 Mbj extraits dans le monde.

    Nicolas Hulot l’avait annoncé au début de l’été dans le cadre de son "plan climat", qui devrait être présenté en conseil des ministres le 6 septembre. Entre autres mesures, la recherche et l’exploitation d’hydrocarbures seront interdites en France en 2040. Une réforme applicable en plusieurs étapes. Les hydrocarbures non-conventionnels – huiles et gaz de schiste, hydrates de méthane offshore et sous le pergélisol – seront les premiers à être interdits. Ils sont, en fait, déjà inaccessibles, la "loi Jacob" du 13 juillet 2011 prohibant la fracturation hydraulique sur le sol national. Il s’agit donc d’une sécurisation de cette interdiction, même en cas d’émergence d’une méthode alternative efficace. Les députés avaient déjà inséré cette interdiction totale dans la réforme du code minier votée le 25 janvier, mais restée lettre morte depuis. "Les politiques ont entendu les citoyens, qui y sont très opposés" affirmait à l’Usine Nouvelle Jean-Paul Chanteguet, alors député de l’Indre, qui a porté cette réforme.

    Bilan carbone intact


    Toujours est-il que cette interdiction ne modifiera à court terme ni le bilan carbone de la France, ni son activité économique, puisque aucune exploitation utilisant la fracturation hydraulique n’est en cours. "Pour que ce soit intéressant sur le plan économique, il faut exploiter dans des couches déjà fissurées. Si demain vous étiez obligés de recourir à la fracturation hydraulique, ce serait peu, voire pas du tout intéressant sur le plan financier", commentait en janvier Jean-Paul Chanteguet.

    Dès sa promulgation, le texte du "plan climat" prévoit le refus de tout permis d’exploration ou d’exploitation de pétrole et de gaz conventionnels. Puis viendra l’arrêt du renouvellement des concessions existantes, sur le territoire national, dans la zone économique exclusive (soit plus de 11 millions de km2) et même sur le plateau continental.

    Les seuls gaz fossiles épargnés – dans le plan climat de Nicolas Hulot comme dans la réforme du code minier – sont les gaz de mines et de houille, exploités en Lorraine par la Française de l’Energie. S’ils s’accumulent dans les anciens tunnels miniers et les couches de charbon, ces gaz présentent un risque sanitaire et sécuritaire (explosion, relâchement subit).

    "Not in my backyard"


    Hautement symbolique, allant certainement dans le sens de l'histoire, cette mesure qui fait beaucoup de bruit porte un paradoxe. La France, qui se veut exemplaire en termes de transition énergétique, consomme annuellement 77 millions de tonnes équivalent pétrole (tep). Dont elle ne produit que 1% (0,8 million de tonnes de pétrole et 0,16 milliard de m3 de gaz en 2015). Les 64 gisements pétroliers et gaziers exploités en France, principalement dans les bassins aquitain et parisien, emploient directement et indirectement quelques milliers de personnes, engendrent un chiffre d'affaires annuel direct et indirect compris entre 500 millions et 1 milliard d'euros, et des retombées fiscales d’environ 150 millions d’euros par an. Cette production doit, selon le "plan climat", passer à zéro d’ici 2040 (à l’exception très marginale des gaz de houille).

    Pendant ce temps, la société pétrolière française Total extrait, à l’international, 122,5 millions de tep par an. Et a n’a payé à la France que 625 000 euros en impôts et taxes, sur un total de 7,5 milliards d’euros payés aux gouvernements des pays où il exerce des activités (chiffres communiqués conformément à l’obligation de reporting des industries extractives).

    Cette mesure d’interdiction de produire des hydrocarbures n’a de sens qu’accompagnée de son corollaires à la consommation, avec à la clé et en compensation les emplois verts longtemps promis. C’est en partie prévu dans la Loi de transition énergétique, avec l’arrêt programmé de la production électrique à base de charbon en 2022 et l’interdiction des automobiles à moteur thermique en 2040. Mais elle questionne aussi notre propension, poussée à l'extrême dans l'exemple des terres rares exploitées dans leur immense majorité par la Chine, à exporter nos externalités négatives. C'est à dire à produire ailleurs le CO2 et autres dégâts environnementaux que nous refusons chez nous.


    © UsineNouvelle

     
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