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  • Pétrole, gaz, schiste... Hulot signe l'arrêt de mort des hydrocarbures produits en France

    Publié le 09 Juillet 20177  


    Lien vers l'article original: ici

    Un puits de pétrole en activité à Chaunoy (Seine-et-Marne), en 2011.
    LP/YANN FOREIX

    Refusant de «boire le pétrole jusqu'à la lie», le ministre de la Transition écologique a confirmé que la France allait cesser de délivrer des permis d'exploration d'hydrocarbures sur son territoire, en métropole comme en outre-Mer. Au nom, surtout, de l'exemplarité.

    Candidat, Emmanuel Macron avait assuré vouloir mettre fin aux forages pétroliers en Guyane. Ministre, Nicolas Hulot devrait passer à l'action. Si ce dernier réussit son pari, en 2040, la France n'extraira plus aucune énergie fossile de son sous-sol. «La France a décidé d'interdire tout nouveau projet d'exploration d'hydrocarbures», a répété jeudi le ministre de la Transition écologique, lors de la présentation de son «plan climat». Sont ciblés : le pétrole, le gaz naturel, le charbon et, bien sûr, les énergies non-conventionnelles, gaz ou pétrole de schiste en tête.

    Le plan d'attaque de Nicolas Hulot. Un projet de loi, modifiant le Code minier, sera déposé «dès la fin de l'été, au début de l'automne» au plus tard. Le gouvernement précise qu'il ne remettra pas en cause les demandes et les permis en cours, afin d'éviter d'éventuels «contentieux», lourds et coûteux pour l'Etat. Le ministre de la Transition écologique s'est contenté d'évoquer d'hypothétiques «négociations» autour de permis déjà octroyés. «Mécaniquement, en 2040, les puits exploités vont se tarir», a pronostiqué Nicolas Hulot.


    Entre satisfaction et prudence. Du côté des défenseurs de l'environnement, l'annonce est plutôt bien accueillie. «La fin des permis d’exploration des ressources fossiles est la seule mesure concrète annoncée, estime Cyrille Cormier, chargé des questions sur l’énergie à Greenpeace France. C’est une avancée, même s’il reste des flous sur les permis que la France a déjà accordés». Du flou derrière les mots, c'est aussi ce que reproche Arnaud Gossement, avocat en droit de l'environnement. «Même si un bon signal est envoyé, ces annonces sont encore trop imprécises, estime-t-il. Car si on continue à consommer autant de pétrole importé, quel est l'intérêt ?» Quant à l'objectif 2040, l'avocat se montre dubitatif. «C'est facile de faire des promesses sur des échéances aussi lointaines. D'ici là, personne ne s'en souviendra. Ce dont la France a besoin aujourd'hui, c'est d'action».

    La réalité de la production d'hydrocarbures française. La France ne produit que 1% du pétrole qu'elle consomme et importe 90% des énergies fossiles brûlées sur son sol. Selon des chiffres donnés par le ministère de la Transition écologique, «soixante-quatre gisements pétroliers et gaziers sont aujourd’hui en exploitation. Leur superficie totale représente environ 4 000 km², principalement dans le Bassin aquitain et dans le Bassin parisien». En 2015, 0,8 million de tonnes de pétrole et 0,16 milliard de m3 de gaz ont été extraits du sous-sol français, pour «un chiffre d'affaires de plusieurs centaines de millions d'euros».

    Un sous-sol toujours convoité. Malgré l'interdiction en 2011 de procéder en France à la fracturation hydraulique, pour produire notamment le controversé gaz de schiste, le nombre de demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures demeure élevé. «Plus d’une centaine de demandes de permis d’exploration sont en attente. Outre-mer, plusieurs permis sont en cours de validité ou en attente, en Guyane et près de l’île Juan de Nova, dans les Terres australes et antarctiques françaises», écrivait Le Monde en janvier. Selon une estimation américaine, le sous-sol de la France métropolitaine abriterait 3 800 milliards de m3 de gaz de schiste et 4,7 milliards de barils de pétrole de schiste, soit l'une des réserves les plus importantes d'Europe. L'interdiction de forer annoncée par Hulot devrait doucher les derniers espoirs des pétroliers.

    Explorations en cours. Difficile de connaître le nombre de permis d'exploration d'hydrocarbures en cours en France. «L'ancienne ministre Nicole Bricq (du 16 mai au 18 juin 2012, ndlr.) avait promis la transparence sur le sujet, mais rien n'a changé. Nous n'avons pas accès à ces statistiques. Il y a un gros problème de transparence», regrette l'avocat Arnaud Gossement. D'après un rapport gouvernemental de 2015, en juin de cette année-là, 162 demandes de «permis exclusifs de recherche» (PER), le nom officiel du permis d'exploration, étaient en cours de traitement, dont 33 prolongations. Un PER est délivré pour une période de cinq ans, renouvelable deux fois. Le permis d'exploitation, lui, ne peut excéder 50 ans.

    Evolution du nombre de permis de recherche d'hydrocarbures en cours de validité en France,
    extrapolation jusqu’au 1er janvier 2017.
    (Source : SCGH, BEPH, bulletin mensuel d’information du BEPH)


    Plus qu'un symbole ? Nicolas Hulot n'a pas nié la faiblesse de la production française et a précisé que l'objectif de son «plan climat» consistait par ailleurs à réduire de 50% la consommation d'énergies fossiles des Français sur la même période. Mère de la COP21, la France se doit de montrer l'exemple, estime le numéro 3 du gouvernement, qui rappelle que «ce sont les trois quarts des énergies fossiles qu'il faut laisser sous terre» afin de limiter le réchauffement de la planète en deçà des 2°C, selon les conclusions du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). «On peut boire le pétrole jusqu'à la lie, mais nous ne serions pas crédibles», a-t-il martelé devant la presse, prédisant que la mesure allait «désinhiber» les autres pays.


    © Thomas Blachère pour leparisien.fr


     
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