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  • Les États-Unis en overdose de pétrole

    Publié le 15 Novembre 2016  








    La crise pétrolière s’est invitée dans la campagne électorale. Si Donald Trump promet de développer encore davantage la fracturation hydraulique pour relancer l’économie, Hillary Clinton compte poursuivre la politique de Barack Obama : développer les énergies renouvelables. Grâce au pétrole de schiste, les États-Unis ont augmenté leur production de pétrole de 75% depuis 2008 et ont retrouvé leur rang de premier producteur mondial, mais à quel prix ? Nos reporters ont enquêté


    Aux États-Unis, l'or noir génère près de 150 milliards de dollars chaque année. Avec le boom de l'exploitation du pétrole de schiste, le pays a plus que doublé sa production depuis 2008. Aujourd’hui, les réserves sont pleines. À tel point que le prix du baril de brut a chuté de 100 à 30 dollars en 18 mois et que la production n'est parfois plus rentable. Selon le cabinet de consulting texan Graves & Co., plus de 350 000 emplois dans l'industrie pétrolière ont été supprimés depuis janvier 2014, date à laquelle le baril a entamé sa spirale baissière, et un tiers des producteurs sont menacés de faillite.




    Le futur des énergies fossiles a été peu abordé pendant la campagne à la présidentielle du 8 novembre. Pourtant, deux visions s'opposent. Donald Trump se prononce pour une dérégulation totale de l'industrie du gaz et du pétrole. Il veut forer plus de puits de pétrole de schiste et pomper davantage pour créer des emplois, relancer l'économie et se rapprocher de l'indépendance énergétique totale. De son côté, Hillary Clinton souhaite réguler davantage la fracturation hydraulique et développer les énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien. Son objectif : atteindre un tiers d'énergies renouvelables d'ici 2030.

    Défis économiques et contraintes environnementales

    Nos reporters ont sillonné les états pétroliers américains, de la Californie à l’Oklahoma, pour y rencontrer des producteurs de pétrole indépendants, des "strippers" comme on les appelle, afin de montrer le visage humain d’une industrie souvent considérée comme opaque.

    Face à un coût de production trop élevé, la plupart d'entre eux sont obligés de licencier du personnel, de fermer des puits de pétrole ou de déposer le bilan. Pour eux, les restrictions environnementales imposées par l’administration Obama ne font qu’aggraver leur situation. Ils souhaitent une dérégulation totale du secteur pétrolier pour pomper davantage et relancer l’économie, comme le propose Donald Trump. Car ils sont persuadés que nous allons dépendre des énergies fossiles pendant encore au moins un siècle. Leur vote ira donc au candidat républicain à la Maison Blanche, tant ils redoutent une baisse de leur activité si Hillary Clinton arrive au pouvoir.

    La fracturation hydraulique ("fracking") utilise un mélange d’eau et de produits chimiques pour fracturer la roche de schiste et en extraire le pétrole résiduel… Une technique controversée que certains rapports accusent d'être à l’origine de la contamination de nappes phréatiques et de l’augmentation du nombre de séismes dans l’Oklahoma et au Texas.

    Au total, sept millions de personnes sont menacées par les séismes liés à l’activité humaine. Dans l'Oklahoma, les tremblements de terre ont augmenté de 200% en huit ans... Janice et Johnny, que nous avons rencontrés, ont ainsi perdu la maison qu’ils avaient passé leur vie à construire pendant un séisme de 5.8 sur l’échelle de Richter. La valeur de leur bien immobilier s’est effondrée en même temps que leur vaisselle de mariage.

    Pour les multinationales de l'industrie pétrolière, la situation n'est pas meilleure. Quatre des plus grandes d'entre elles - Exxon, Shell, BP et Chevron - cumuleraient à elles-seules une dette de 184 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.

    Pour doubler la production de pétrole de schiste, les financiers ont massivement prêté aux compagnies pétrolières. Mais avec un baril autour de 30 ou 40 dollars, la production n’est plus rentable, et beaucoup de puits sont à l’arrêt. Résultat : les entreprises peinent à rembourser. En attendant, l'industrie mise beaucoup sur les marchés étrangers. Car pour la première fois depuis quarante ans, les États-Unis recommencent à exporter du pétrole. Une façon d’écouler les stocks et d’assouvir la soif de brut des pays émergents.


    © Valérie DEFERT - Nathalie REYNOSO - Alexis ORAND pour  france24.fr


     
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