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  • Le recul de l'Opep dans la guerre des prix, victoire américaine

    Publié le 05 Octobre 2016  


    Lien vers l'article original : ici


    Le président en exercice de l'Opep, le ministre de l'Energie du Qatar, Mohammed bin Saleh al-Sada.
    Les producteurs américains de pétrole de schiste attendaient ce moment depuis plus de deux ans : les pays membres
    de l'Opep se sont finalement résolus à réduire leur production de brut pour soutenir les cours du pétrole.
    /Photo prise le 28 septembre 2016/REUTERS/Ramzi Boudina Tous droits réservés


    Les producteurs américains de pétrole de schiste attendaient ce moment depuis plus de deux ans : les pays membres de l'Opep se sont finalement résolus à réduire leur production de brut pour soutenir les cours du pétrole.

    L'Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait ramener sa production à 32,5 millions de barils par jour (bpj) contre un niveau actuel de 33,24 millions, soit une baisse représentant environ la moitié de l'excédent estimé de l'offre mondiale.

    Cet accord, conclu mercredi à Alger, établit de fait un cours plancher proche de 50 dollars le baril, soit à peu près le seuil de rentabilité pour nombre de producteurs américains, qui pourraient ainsi être incités à forer davantage. Ce niveau est quasiment le double du creux atteint en début d'année après un plongeon entamé en juin 2014.

    "Cela renforce la confiance des producteurs américains", dit James West, associé du fonds d'investissements Evercore ISI à New York. "Ils pourraient devenir un peu plus agressifs qu'ils n'envisageaient de l'être."

    Même si la répartition des efforts au sein de l'Opep n'est pas encore connue, ce qui laisse planer quelques doutes sur la mise en oeuvre de l'accord, le contrat novembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a bondi de 5% mercredi et évoluait jeudi à plus de 47 dollars le baril.

    Il était tombé à près de 26 dollars en janvier, contre plus de 106 dollars en juin 2014.

    Un vétéran de l'industrie du pétrole de schiste aux Etats-Unis a comparé la situation des deux dernières années à un combat de boxe en 12 rounds qui se conclurait sur un match nul.

    La décision de l'Opep en 2014 de laisser plonger les cours pour défendre ses parts de marché a conduit à la faillite de dizaines de petits producteurs aux Etats-Unis, étranglés par des coûts d'exploitation plus élevés que ceux du cartel des grands pays exportateurs.

    L'effondrement des cours entre la mi-2014 et le début 2016 a toutefois également pesé sur les finances des pays membres de l'Opep, de l'Angola au Venezuela et jusqu'à l'Arabie saoudite, qui a baissé lundi de 20% les salaires de ses fonctionnaires et a supprimé certaines de leurs primes et autres avantages financiers.

    INVESTISSEMENTS DANS LES TERRES


    Mais aux Etats-Unis, les gros producteurs ont survécu. Ils ont résisté à l'Opep en réduisant leurs coûts et en trouvant des méthodes leur permettant d'extraire davantage de pétrole du schiste, faisant ainsi descendre leur seuil de rentabilité.

    Des compagnies comme Anadarko Petroleum, EOG Resources, Apache et beaucoup d'autres ont montré qu'elles étaient capables de supporter un baril à 40 dollars et même de forer de nouveaux puits avec un baril un peu plus cher.

    Anticipant un rebond, nombre de producteurs américains ont même étendu leurs exploitations cette année dans le Bassin permien, dans l'ouest du Texas.

    Une trentaine de compagnies ont ainsi levé au total la somme record de 20,4 milliards de dollars sur les marchés actions au cours des huit premiers mois de l'année, la moitié d'entre elles pour acheter de nouvelles terres.

    Le directeur général de Pioneer Natural Resources, Scott Sheffield, est allé jusqu'à affirmer en juillet que les producteurs américains de schiste, après leurs efforts de restructuration, étaient capables de rivaliser avec l'Arabie saoudite en termes de coûts.

    La révolution du schiste a fait bondir la production américaine de pétrole, passée de 4,9 millions de bpj en 2009 à un pic de 9,6 millions de bpj en juin 2015, un niveau proche de celui de l'Arabie saoudite. La chute des cours l'a depuis ramenée à 8,5 millions de bpj selon les données de l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), mais un rebond pourrait désormais se profiler.

    "Une plus grande stabilité (des cours) est essentielle", dit Ann-Louise Hittle, vice-présidente de la recherche chez Wood Mackenzie. "Cela conduirait à une augmentation du nombre de puits de forage (...) et à une augmentation de la production."

    La capitulation de l'Opep a néanmoins été plus longue à venir que ne le pensaient nombre d'entrepreneurs américains.

    En octobre 2014, Harold Hamm, directeur général de Continental Resources, avait qualifié l'Opep de "tigre sans dent". Un mois plus tard, il liquidait toutes les positions de couverture de sa compagnie en pariant sur un rebond rapide alors que les cours avaient déjà chuté de 25%. Mais ils ont en fait encore plongé de moitié.


    © Liz Hamton pour Capital.fr


     
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