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  • Transition énergétique: une ambition pour l'Europe 

    Publié le 15 Avril 2014  





    Les objectifs de l'Union européenne pour 2030 « ne sont pas à la hauteur de l’enjeu de la lutte contre le changement climatique », estiment Emmanuel Cau, Karima Delli, Dominique Jourdain, Majdouline Sbaï et François Veillerette, candidat-e-s EELV aux élections européennes dans la circonscription Nord-Ouest.

    Courant 2010 et 2011,  les mobilisations citoyennes ont contraint le parlement à interdire l'usage de la fracturation hydraulique en France en adoptant la loi du 13 juillet 2011. Pour autant, nous n'en n'avons pas terminé avec les contre-vérités et les doux rêves qu'entretiennent les lobbys pétroliers à propos des « hydrocarbures non conventionnels ». 

    La Commission européenne a adopté en janvier dernier une recommandation laissant le champ libre à l’exploitation des gaz de schiste. De plus, le traité transatlantique (Tafta), en cours de négociation dans le plus grand secret, projette de faire prévaloir les intérêts économiques des multinationales et des sociétés pétrolières sur les normes environnementales et sanitaires, ce qui pourrait conduire à libéraliser totalement leur exploitation. 

    Or, qu’il s’agisse de la fracturation hydraulique ou d’autres méthodes, personne ne peut sérieusement contester que l'exploitation des ces ressources est dangereuse et coûteuse pour l’environnement. 

    La fracturation hydraulique, qui est aujourd’hui la seule technique d’exploration connue, induit le recours à des volumes d’eau astronomiques (15 millions de litres sur le site de Marcellus, aux Etats-Unis) alors que 2,4 milliards d’habitants sur notre planète sont privés d’eau potable. 

    De plus, l’eau injectée est mélangée à plus de 900 produits chimiques qui contaminent les nappes phréatiques avec des molécules dangereuses pour la santé des êtres humains, la faune, la flore et les écosystèmes. 

    Pour certains ministres, adeptes des circonvolutions selon le sens du vent, une exploitation “ propre ” serait envisageable grâce à l’utilisation de fluoropropane. Ce n’est pas sérieux quand on sait que ce gaz, hautement inflammable et particulièrement émetteur de gaz à effet de serre, aurait un pouvoir de réchauffement 3 000 fois supérieur au CO2 ! 

    L'extraction de gaz de houille, de son côté, pose d'autres questions en raison de propriétés géologiques différentes. Ce gaz naturel, présent dans le sous-sol des bassins miniers fragilisé par des siècles d’exploitation de la houille, est hélas trop bien connu des mineurs et de leur famille, tant ce que l'on nomme aussi le grisou a provoqué l’affaissement et l’effondrement de nombreux boyaux de mines. 

    Le principe de précaution doit donc prévaloir.

    Tous les économistes ultralibéraux vantent le rôle de l’exploitation de ces hydrocarbures aux Etats-Unis dans le renouveau économique américain et l’emploi. Or, la réalité semble toute autre. En effet, l’apport en emplois des gaz de schiste ne représenteraient que 0,25% de la main d’œuvre américaine, qui compte 155 millions de travailleurs. En France, où les gisements sont plus faibles et difficiles à exploiter, cette proportion serait sans doute encore inférieure. 

    Chaque jour qui passe, les stocks en hydrocarbures, qui se sont constitués sur des millions d’années, deviennent plus difficiles à atteindre; chaque jour qui passe, l’extraction et l’utilisation de ces hydrocarbures aggrave le réchauffement climatique en cours : cela ne peut plus durer ! La quête désespérée des hydrocarbures « non conventionnels » nous amène à faire les mauvais choix d’investissement pour l’avenir, alors que les solutions sont à notre portée : sobriété, efficacité énergétique, énergie renouvelables. 

    Le potentiel de nos territoires en matière d’énergies renouvelables est identifié : la Picardie, par exemple, a pour objectif d’être la première région en puissance éolienne installée avec un potentiel de 2 800 MW d’ici 2020. Le schéma régional Climat Air Energie adopté par le conseil régional de Picardie en 2012 fixe aussi un objectif de 90% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2050. 

    Le Nord - Pas-de-Calais se lance, lui, dans un bouquet énergétique diversifié : bois-énergie, valorisation des déchets, énergie solaire et bien entendu éolien. Et parce que l’avenir est aussi sans nucléaire, entrepreneurs et collectivités s’emploient à y imaginer les réseaux intelligents de production et de distribution de l’électricité de demain (1). 

    Le secteur représente plusieurs centaines de milliers d’emplois d’avenir non délocalisables en France et en Europe. En Picardie, déjà plusieurs centaines ont été créés et des milliers sont envisagés. En Haute-Normandie, le projet d’éolien off-shore au large du Tréport permettra de dynamiser la filière industrielle du Havre. C’est d’ailleurs le sens de la création de centres de formation à la maintenance éolienne, comme WindLAB, à Amiens. 

    Pour atteindre les objectifs de 2050 au niveau européen, nous avons besoin d’un objectif ambitieux à l’échelle des Etats et de l’Europe avec 45% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030.

    L’énergie la plus propre, c’est d’ailleurs celle qui n’est pas produite ou consommée. Ainsi, diviser par 2 notre consommation à niveau de confort et de service égal ou supérieur est un objectif européen qui doit se mettre en œuvre, notamment, par un plan massif dans la rénovation thermique des bâtiments. Ce sont des centaines de milliers d’emplois qui seront créés par les filières « verte » de la transition énergétique. 

    La Commission Européenne a montré récemment sa capacité à l’immobilisme en annonçant des objectifs pour 2030 largement en-dessous du nécessaire virage de la transition énergétique. Si les objectifs du Paquet Energie-Climat de 2050 sont ambitieux, ceux de 2030 ne sont pas à la hauteur de l’enjeu de la lutte contre le changement climatique. 

    Il faut maintenant que l’Europe soit porteuse d’un projet ambitieux pour la transition énergétique : face aux lobbies du secteur pétrolier à la recherche permanente de bénéfices, nous devons mettre en avant un modèle durable et vertueux pour la santé des générations futures et le développement économique.

    © Les invités de Médiapart - Médiapart


     
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