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    Gaz non conventionnels: odeurs de schisme dans la majorité

     Publié le 07 Août 2012 





    Quand on a du pétrole, on a des moyens. Et pour la promotion de l’exploitation des gaz de schistes en France, à l’instar de ce qui se fait déjà outre Atlantique à grande échelle, l’Union française des industries pétrolières (Ufip) a du répondant. De quoi payer un voyage de presse, à trois journalistes du Monde, de l’Usine Nouvelle et du Point pour faire un petit tour du coté des installations de Total là-bas en Amérique. Un court voyage de quelques jours fin juillet, complété dans le cas du Point par un reportage d'une semaine sur place. 

    Car le combat médiatique, - avec parmi les défenseurs de l’exploitation des gaz de schistes un édito remarqué du Monde daté du 25 juillet- est aussi rugueux que le combat politique qui s’annonce pour la conférence environnementale des 14 et 15 septembre. Après avoir perdu la première bataille à l’automne, le gouvernement Fillon validant puis retirant les autorisations d’exploration, les pro gaz de schistes comptent bien prendre leur revanche. Ils ont cette fois-ci un soutien de poids : Arnaud Montebourg. Enfin un soutien… Le ministre du redressement productif sait le sujet explosif. Susceptible de fâcher les Verts tout rouge. 

    Mais l’idée de faire de la France un producteur important d’hydrocarbure à tout pour séduire celui qui endosse volontiers les habits gaullo-chevènementiste. Devant le lobby de l’énergie en France qu’est le corps des Mines, Arnaud Montebourg a donc expliqué que l’exploration des gaz des schistes n’étaient pas « pas un sujet interdit ». Non sans prendre quelques pincettes : « L’exploitation des gaz de schistes pose des problèmes environnementaux sérieux. Est ce qu’il y a des évolutions technologiques possibles ? La réponse est oui. Donc, il faut mettre ces questions sur la table et en débattre très tranquillement ». Une approche que ne partage pas vraiment, sa collègue de l’écologie Delphine Batho. 

    La ministre PS ne l’entend pas de cette oreille: « Rien dans l'agenda du gouvernement aujourd'hui n'envisage de revenir sur l'interdiction de la fracture hydraulique », a-t-elle affirmé. C’est la deuxième fois que ca sent le gaz entre le ministère du redressement productif et celui de l’écologie. La deuxième fois sur une question relative à l’or noir. Dans les premiers jours du gouvernements Ayrault, le refus de signer le décret autorisant la Shell et son partenaire Total à forer au large de la Guyane avait couté son portefeuille à Nicolas Bricq. Son successeur à l’écologie, Delphine Batho, n’ignore rien de cette arbitrage venu d’en haut. 

    Pourtant, comme la plupart des socialistes, et François Hollande plus qu’à son tour durant la primaire PS, Arnaud Montebourg avait pourtant fait son aggiornamento écologiste, lui qui, sur son site, expliquait vouloir « vaincre la résistance des industries polluantes, leur trouver de sérieuses solutions de remplacement, combattre les intérêts financiers considérables de celles qui épuisent les ressources naturelles. » Le ministre du redressement productif semble aujourd’hui plus réceptif aux arguments des pétroliers et des productivistes. 

    Si l’innocuité de la fragmentation hydraulique reste à prouver, la transformation de l’économie du pays qu’induirait son entrée dans le club des producteurs d’hydrocarbures, plus encore que le fut le nucléaire pour la France des années 70-80, ne fait aucun doute. Dans une France qui compte plus de 5 millions de chômeurs (officiels et officieux), l’Ufip avance le chiffre magique de 600 000 emplois, repris en boucle par les pro-gaz de schistes dans tous les média. Et table sur des reserves équivalente à un siècle de consommation nationale de gaz….

    © Emmanuel Levy 
        Marianne

     
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